Son mandat de député est court. « Une grosse année », précise Luc Lamirault, député (Agir Ensemble) de la circonscription de Nogent-le-Rotrou/Lucé. « Je veux qu’il soit utile pour les habitants et surtout pour les réformes qu’il y a encore à faire ».
Vous succédez à Laure de La Raudière qui a quitté son siège de députée pour prendre la présidence de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep). Vous avez pris vos fonctions en pleine crise sanitaire, le 22 janvier 2021, comment avez-vous vécu ces presque neuf mois ?
Mon début de mandat a été frustrant du fait de la crise sanitaire. C’était difficile de rencontrer les gens, de discuter avec eux. Le lieu où je voyais le plus de personnes, même si c’était aussi limité, c’était l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Même si mon mandat est court, je veux qu’il soit utile pour les habitants et surtout pour les réformes qu’il y a encore à faire.
Depuis septembre, j’ai assisté à beaucoup de forums des associations, à diverses manifestations pour rencontrer les uns et les autres. J’ai remarqué une soif de nos concitoyens de se retrouver. Pour cela, je suis fier d’avoir voté la loi qui instaure le pass sanitaire. C’est grâce à cela que l’on peut à nouveau se voir, se rencontrer en diminuant les risques.
Quels sont les dossiers ou projets locaux qui vous occupent actuellement ?
Je soutiens toutes les collectivités et leurs actions. Je regarde peut-être, un peu plus de près, le dossier du logement locatif social. Que ce soit en ville ou en milieu rural, il y a un besoin de réhabilitation de nombreux logements et de construction de nouveaux comme à Nogent-le-Rotrou où l’Office Nogent Perche Habitat a besoin de continuer à construire. J’attends beaucoup de la Société anonyme de coordination (SAC) qui va être créée d’ici une quinzaine de jours dans le cadre de la Loi Elan. Les différents offices vont travailler ensemble et développer une politique commune.
J’ai aussi défendu les dossiers du plan de relance de l’État. Je dois encore en finaliser quelques-uns notamment Métalor, Bertin, Seratec à Courville qui produit des matières premières pharmaceutiques. Dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune (PAC), un des sujets qui concerne le Perche m’a fortement intéressé. Il concerne la prise en compte des haies et principalement des haies dans les prairies.
Une reconnaissance importante pour les enjeux de l’agriculture de demain. Les haies ne seront plus vécues comme une contrainte mais comme une valeur ajoutée.
Vous avez participé aux états généraux des énergies renouvelables organisés par le préfet d’Eure-et-Loir Françoise Souliman...
Oui et c’était une réunion très positive. Cela va permettre de faire remonter, au plus haut niveau, les inquiétudes que les uns et les autres peuvent avoir sur certaines énergies renouvelables. Chacun a confirmé sa volonté d’un mix énergétique. Concernant les éoliennes, dont un projet d’implantation est en cours sur la commune des Autels-Villevillon, je pense que l’Eure-et-Loir a déjà largement participé à l’effort national.
Ma position est claire, je suis défavorable aux mécanismes financiers qui amènent à la construction d’éoliennes car ils sont trop flous. Il est important de prendre en compte l’avis des maires et des populations avant d’accepter que les promoteurs installent leurs équipements. Dans les amendements qui n’ont pas été retenus, j’avais proposé une distance d’implantation, par rapport aux habitations, de huit fois la hauteur de l’éolienne. Elle est actuellement de 500 mètres. Ma préférence va à la méthanisation surtout quand elle utilise les déchets provenant des animaux.
Comment partagez-vous votre temps entre votre entreprise et vos fonctions de député ?
Pour mon entreprise, j’ai la chance d’avoir une équipe qui s’est renforcée et en laquelle j’ai entièrement confiance. Je n’interviens que très peu. Je consacre aujourd’hui 95 % de mon temps à ma fonction de député. En général, je suis en circonscription les vendredi, samedi, dimanche et lundi, et à l’Assemblée nationale les mardi, mercredi et jeudi.
Election présidentielle : Luc Lamirault, soutiendra Emmanuel Macron, s'il se représente
Luc Lamirault affiche clairement son choix : « Je soutiendrai Emmanuel Macron, s’il est candidat. Je ne suis pas comptable de la totalité des lois qui ont été votées mais en revanche, j’adhère à toutes, et surtout à une méthode de travail qui est de modifier des petites choses dans la loi et dans l’organisation avec des impacts beaucoup plus visibles que tout ce que j’ai pu voir précédemment. Des décisions importantes pour le pouvoir d’achat et l’économie. Mes sensibilités de centre et centre droit font que je suis vraiment en phase avec tout ce qui a été fait. »
Il était au Havre
Sur la même longueur d’onde. Luc Lamirault s’est rendu au Havre, samedi dernier, pour écouter l’ex-Premier ministre Edouard Philippe qui a lancé sa formation politique “Horizons”. « Un véritable homme d’état qui veut avancer et voir loin, bâtir une stratégie à l’horizon 2050 et mettre les moyens au quotidien pour atteindre l’objectif », souligne le député. « Pour la première fois de ma carrière d’homme public, je suis allé à la fois au congrès Agir et au lancement de la formation politique d’Edouard Philippe. Je suis heureux que le groupe auquel j’appartiens Agir Ensemble, même si aujourd’hui je ne suis toujours pas encarté, ait pu trouver un accord avec Edouard Philippe car c’est une personne qui est sur la même ligne qu’Emmanuel Macron ».